Vous êtes ici
Projet SARMUCO : Mucoviscidose et Staphylococcus aureus, quelle place accorder aux souches résistantes à la méticilline ?
Axe de recherche : Infection Délégation territoriale : Rhône-Ain-Loire Domaine de recherche : Recherche fondamentale
Porteur du projet : Anne DOLEANS-JORDHEIM
Contexte :
Parmi les souches de Staphyloccocus aureus infectant les patients atteints de mucoviscidose (MV), celles résistantes aux antibiotiques de la famille des beta-lactamines (appelées SARM) seraient à redouter de façon accrue en raison de leurs conséquences cliniques majeures : complexité de traitement des pneumopathies à SARM en raison de leur résistance aux antibiotiques de premières lignes, déclin accru de la fonction respiratoire, augmentation des hospitalisations, de la mortalité, de l’usage des antibiotiques etc. Cependant, ces données sont généralement issues d’études réalisées aux Etats Unis, ce qui rend difficile les extrapolations pour les pays européens. En effet, les USA présentent une épidémiologie différente de celle retrouvée en Europe en termes d’incidence et de prévalence (15,6% de SARM contre 3,2% en France) et en termes de type de SARM identifiés. Compte tenu de ces différences, des études explicitant le rôle des SARM en France sont impératives afin de disposer d'arguments cliniques et bactériologiques en Europe permettant d'établir clairement une attitude thérapeutique vis à vis de ces souches SARM.
Objectifs :
Le but de nos travaux est de répondre aux questions suivantes : en France, les SARM sont-ils des pathogènes de virulence accrue dans la mucoviscidose ? Leur présence nécessite-t-elle une prise en charge du patient adaptée et/ou renforcée ?
Les objectifs de nos travaux sont :
- d’évaluer le risque engendré par la présence d’un SARM au niveau pulmonaire chez les patients MV français via une étude des données cliniques des patients infectés par cette bactérie ;
- de comparer ce risque à ceux décrits dans la littérature pour la population MV ;
- d’obtenir des données épidémiologiques sur les souches SARM circulant en France (notion de clones majoritaires ou plus transmissibles par exemple)
- d’identifier si certaines souches de SARM sont plus dangereuses que d’autres ;
- d’identifier les caractéristiques bactériologiques permettant cette virulence.
Perspectives :
Suite à la clarification du rôle des SARM chez les patients MV, les perspectives pouvant être envisagées sont des :
- perspectives cliniques : mise en place d’un suivi personnalisé des patients infectés par un SARM ou un sous-type particulier de SARM. En effet, la connaissance des risques liés à une souche représenterait un atout majeur pour les équipes médicales dans la prise en charge des patients. De la même façon, une fois identifiés, les modes de transmission de ces souches et les éventuelles contaminations inter-patients pourront être prévenus par la mise en place de différentes mesures.
- perspectives bactériologiques : l’identification des facteurs de virulence permettra une meilleure connaissance de la physiopathologie des infections à SARM et à plus long terme le développement de nouvelles stratégies thérapeutiques et de prévention.
Résultats obtenus :
Notre équipe a été auparavant financée deux fois pour des travaux portant sur l'étude des interactions staphylocoque-pseudomonas et leur implication sur l’histoire clinique des patients.