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Rôle dans l’infection de deux nouvelles phospholipases antibactériennes du pathogène opportuniste Pseudomonas aeruginosa

Dernière mise à jour 18.07.2024 à 12h35

Axe de recherche : Infection Délégation territoriale : Provence Alpes Domaine de recherche : Recherche fondamentale

Porteur du projet : Sophie BLEVES

Contexte :
Pseudomonas aeruginosa est une bactérie pathogène redoutable qui infecte et colonise les poumons des patients atteints de la mucoviscidose. Son traitement représente un défi majeur en raison sa résistance aux antibiotiques, et il est donc primordial de développer de nouvelles stratégies de lutte. Dans ce contexte, notre équipe se concentre sur l’étude des tactiques employées par P. aeruginosa pour s'installer et survivre dans l’hôte, ce qui pourrait révéler de nouvelles cibles pour des inhibiteurs. Nous étudions particulièrement des toxines qu’elle injecte dans d’autres bactéries rivales ou directement dans les cellules humaines pour y favoriser son entrée. Nous cherchons à savoir si P. aeruginosa, qui devient majoritaire à l’âge adulte, emploie ces toxines pour tuer des bactéries concurrentes lors de compétition entre bactéries dans les poumons. Une fois injectées, ces toxines pourraient aussi favoriser l’entrée de la bactérie dans les cellules, pour se cacher du système immunitaire ou coloniser davantage.

Objectifs :
Ce projet a pour but de déterminer si P. aeruginosa emploie deux toxines, précédemment caractérisées par notre équipe, lors de la colonisation des poumons chez les malades. 
Le premier objectif est de montrer si P. aeruginosa utilise ces toxines contre d’autres bactéries rivales qui infectent également les poumons des patients atteints de la mucoviscidose. Pour cela, nous évaluerons et comparerons le nombre de bactéries qui survivent à une attaque par des P. aeruginosa privées ou non de leurs toxines. Notre hypothèse est que P. aeruginosa injecte ces toxines pour tuer la concurrence et ainsi s’établir dans les poumons parmi les espèces déjà présentes. 
Le deuxième objectif consiste à tester si ces toxines permettent à P. aeruginosa de perturber les cellules humaines ou de les envahir. En effet, trois membres de la même famille sont connus pour avoir ces fonctions contre l’hôte. Cela sera testé par des expériences d’infection de cellules de laboratoire par P. aeruginosa.

Perspectives :
Ce projet s’inscrit dans un axe d’amélioration du traitement des maladies infectieuses respiratoires dont souffrent les patients atteints de mucoviscidose. Les bactériologistes sont conscients que les moyens de lutte restent largement insuffisants en particulier en raison d’une efficacité limitée des antibiotiques, due en partie à l’émergence de souches résistantes et d’autre part à leur faible efficacité lorsque les infections deviennent chroniques. Il est donc primordial de développer de nouvelles stratégies de lutte contre les infections pulmonaires qui passent par la découverte et la caractérisation à un niveau fondamental de nouveaux facteurs de virulence bactériens. C’est pourquoi, nous proposons de caractériser ces nouvelles cibles contre lesquelles dans le futur des molécules inhibitrices pourraient être développées, offrant ainsi un traitement complémentaire, dit d’anti-virulence, on peut le souhaiter en alternative aux antibiotiques.

Résultats obtenus :
Il s'agit d'un nouveau projet qui n'a pas bénéficié du soutien de Vaincre La Mucoviscidose précédemment.